en passant Time to tell the truth (6)

Le précédent article a fini sur la lettre que j’ai écrit à Léon début 2016. Lorsque j’écris cette lettre, je réalise que Léon me violente psychologiquement, mais je ne saisis pas encore qu’il me manipule. L’un ne va pas sans l’autre, c’est logique. Pourtant, je pense encore à ce moment où je lui écris la lettre qu’il ne le fait pas exprès, qu’il a un bon fond et qu’il peut changer. Après tout, il tient à moi plus que tout au monde.

Pour prouver à Léon mon point de vue, je lui rajoute des extrait d’article que j’ai lu à ce sujet. Je vous les partage ici, en rajoutant certain articles que je n’avais pas lu à l’époque, ainsi que des extraits de mon journal intime, en espérant vous aider si vous-même vous vous trouvez dans cette situation, ou si vous cherchez des réponses à ce que vous avec vécu.

Qu’est ce que la violence psychologique ?

« La violence psychologique et morale agit de façon souterraine sans laisser de traces tangibles. On est d’ailleurs pas sûre de sa réalité. La violence morale est difficile à repérer car c’est une violence déniée. C’est une violence exercée pour la bonne cause. « C’est pour ton bien ». Le propre d’une agression perverse est d’entraîner l’autre dans la confusion, de l’amener à perdre ses repères, à ne plus savoir ce qui est bon pour lui ou ce qui ne l’est pas, ce qui est normal, ce qui ne l’est pas.

Ce qui importe, c’est que la victime paraisse responsable de ce qui lui arrive, qu’elle ait une mauvaise image d’elle même, ce qui renforce sa souffrance et sa culpabilité.

Si la cible se défend et dénonce la situation, elle est catégorisée par l’agresseur comme fou, surtout si celle-ci réagit de manière inappropriée.

Il s’agit moins de se demander « est ce que c’est normal ? » que « est ce que cela me convient ? » Dans un couple, la vraie difficulté, c’est de trouver une souplesse, un espace de liberté dans lequel les désirs de chacun peuvent s’épanouir. Être amoureux, c’est être dans une emprise réciproque, dans un échange, y compris lors d’une scène de ménage. La violence, c’est l’absence de réciprocité, quand l’un donne tout et ne reçoit rien, quand la force est toujours dans le même camp.

« Je sais mieux que toi ce qui est bon pour toi ». Le contrôle est l’un des premiers ressorts du déséquilibre : peu à peu, l’un prend le dessus sur l’autre. « Je préfère que tu ne le fasse pas sans moi ». L’un des plus grand classique de la violence psychologique est l’isolement. L’objectif est que la victime ne se rende même plus compte que ce qu’elle vit n’est pas acceptable. Peu à peu elle ne fait plus rien, n’a plus envie de rien, ne va nulle part toute seule… Confinée dans son huis clos, elle est privée de moyen d’action et même de réaction.

La jalousie. Autre forme de contrôle. Ce qu’un jaloux ne supporte pas, c’est l’alterité de son conjoint. Il veut le posséder totalement, exige de lui une présence exclusive et continue. Or, même si son conjoint se soumet, il y aura toujours insatisfaction.

« N’importe quoi« . Le dénigrement est l’une des arme les plus terribles de la violence morale. Il s’agit avant tout d’atteindre l’estime de soi de la personne, de lui montrer qu’elle ne vaut rien. La violence s’exprime sous formes d‘attitudes dédaigneuses et de paroles blessantes, remarques déplaisantes. Tout peut faire l’objet de cette disqualification : capacité intellectuelles, les idées, les émotions.

La violence psychologique comporte des menaces. La menace la plus grave étant le chantage au suicide, qui conduit l’autre à endosser la responsabilité de la violence.

Toute la complexité de la violence psychologique est l’emprise et le conditionnement dans un embriglio psycho-affectif dont il est difficile de cerner les contours, et donc, de se libérer. »

Je n’ai malheureusement pas réussi à retrouver la source de cet article.

Quelles conséquences à la violence psychologique ?

« Les violences psychologiques entraînent, par le stress, la violence et l’usure qui les caractérisent, un psychotraumatisme important.

La victime se sent généralement coupable, inférieure, incompétente, ce qui l’empêche de penser que l’agresseur n’a pas le droit d’agir comme cela. Elle éprouve par ailleurs une grande souffrance psychologique se traduisant par divers symptômes : hypervigilance, insomnies, douleurs, fatigue chronique, dépersonnalisation, confusion, angoisses, troubles de la concentration, diminution des performances, troubles dépressifs, troubles de l’alimentation, sujet aux excès divers (tabac, alcool)…

La victime est particulièrement exposée à des troubles divers comme le stress post-traumatique (entre 25 et 60 % des cas), la dépression, le risque suicidairel’anxiété, des troubles de la personnalité, des addictions, des violences sexuelles, des troubles du comportement, des accidents, des troubles cardiovasculaires, etc.

A terme, les violences répétées créent un état de dissociation et d’anesthésie émotionnelle chez la victime, ce qui entraîne de nombreuses conduites paradoxales (banalisation, dépendance à l’agresseur, confusion, amnésie). Ce phénomène est déroutant pour l’entourage de la victime et de l’équipe médicale car la victime éprouve le plus grand mal à se séparer de son agresseur : on parle clairement de dépendance pour échapper à la mémoire traumatique. »

Source : Passeportsante.net, violence dans le couple.

Autre article pour reconnaître si vous êtes dans une situation abusive :

Vous ne voyez plus vos amis aussi souvent qu’auparavant parce que vous êtes sans cesse en train d’essayer de réparer une dispute ou d’essayer d’oublier un évènement douloureux de votre relation. Rater des évènements sociaux ou passer le week-end à se quereller plutôt que s’amuser ensemble est signe d’une mauvaise relation.

Vous abdiquez souvent dans d’autres situations de vie. Dans n’importe quel type de conflit, vous baissez les bras. Plutôt que de défendre votre point de vue, vous restez muet. Peut-être à cause de la fatigue causée par les conflits. Il peut vous sembler que parler de vos besoins et de vos désirs, c’est entamer une bataille. C’est maintenant plus simple de s’adapter et de renoncer plutôt que de risquer une nouvelle tension.

2 Août 2016.

« Notre anniversaire était sympa. 4 ans ensemble. Ce n’était pas exactement ce que j’avais imaginé mais c’était agréable.

Nous avons regardé les étoiles, mangé au restaurant, nous sommes allés à la soirée d’un couple de copines, nous avons fait l’amour, visité la demeure du chaos le lendemain. Et malheureusement nous nous sommes disputés.

Apparemment j’aurais flirté avec Maxence à la soirée de Rosie. Je me rappelle avoir plaisanté sans arrière pensée. Je me suis tout de même excusée. 4 fois.

Ca n’a pas suffit à Léon qui s’est énervé, a parlé sans cesse. C’est toujours pareil. Il m’écrase, m’oppresse, me fait me sentir au plus mal, me culpabilise jusqu’à que toute joie me quitte.

Puis, il me demande ce qui ne va pas. « Pourquoi tu fais la gueule ? » Là, en général j’ai peur car je sais que si je parle il va s’énerver, mais si je me tais, il va s’énerver aussi et continuer et ce sera sans fin. Le plus court pour en finir, c’est de tenter de dire ce que je ressens, qu’il s’énerve et que je m’excuse. Mais même ça c’est éprouvant. Plus que de me taire et de le laisser s’énerver d’ailleurs. Essayer de lui dire ce que je ressens est la pire des tortures. Je lui ouvre mon coeur et je sais pertinemment qu’il va souffler, lever les yeux aux ciel, me couper et, inévitablement, me rejeter la faute dessus. Je voudrais juste que pour une fois il essaie de comprendre qu’il me brise. J’écoute tout ce qu’il me dit, je me bat, je change, je m’excuse, mais lui il me piétine. Du coup quand il me « parle » je ne réponds plus car j’ai peur.

J‘ai peur car il ne me laisse pas parler, il nie mes sentiments et pire encore, quand je dis que son attitude ne me plait pas (doux euphémisme), il commence alors à me dire des choses vraiment méchantes. Là c’est encore pire, je sens mon coeur se compresser au maximum dans ma poitrine, il se ratatine, se serre, je perds mon souffle. Les larmes me montent, je m’imagine toujours me jeter sous un train pour mettre fin à cette ignoble sensation. J’aimerai arrêter de ressentir, que tout ça s’arrête.

Je voudrai m’exploser la tête contre un mur.

Pourquoi ne veux t il pas écouter alors qu’il me demande de parler ? Il pète un câble si je ne dis rien. Il pète un câble si je parle. Je l’écoute toujours moi. Je me sens comme une moins que rien.

Je ne sais plus quoi penser, je me sens prise au piège. Il y a quelques mois, voir un an, je me suis dit que ce n’était pas si grave, que si je voulais rester avec Léon, je n’avais qu’à garder le plus pour moi mes sentiments au fond de moi. Un an après, je vais très mal, et il me fait peur. Putain, il me terrifie. Lui parler me semble vain.

Après cette dispute, je suis en état de choc et c’est ce moment qu’il choisit, celui où je suis le plus malheureuse (alors que je rayonnais tout le week-end) pour m’offrir son cadeau. J’ai détesté ce moment. Je ne ressentais rien, j’étais vidée, j’avais mal de ses mots et je reçois mon cadeau.

C’est un joli pendentif plume. Très beau. Comme j’aime. Parfaitement à mon goût. Je suis contente quand même. Beaucoup plus maintenant que sur l’instant. Dommage. C’est vraiment la déception de ce week-end parfait.

Bref, bon anniversaire de 4 ans. »

Vous vivez fatigué. La fatigue et le doute systématique sur ses propres avis sont des signes d’une relation malsaine. Lorsque vous avez du mal à prendre des décisions par vous même, que vous pensées, vos raisonnements deviennent brumeux.

8 Aout 2016.

« 15h. Il m’a redit que je suis folle. Dimanche j’ai tenté de lui expliquer son attitude dévastatrice sur moi mais il n’arrêtait pas de tourner autour de moi comme un requin en lâchant des « pff ». Je n’arrivais qu’à prononcer des débuts de phrases, puis je lui ait dit qu’il devenait fou et il m’a balancé « comme ça on est deux » avant de me laisser toute seule dans la rue.

Tout s’est brisé en moi. Depuis je n’y arrive plus. Je ne peux plus le toucher, le regarder. Je me suis rendue compte de l’impact qu’il avait sur moi aujourd’hui car, même loin de moi, ses mots ont continués de me détruire. Ils tournent dans ma tête, mon coeur me fait physiquement mal, j’aimerai faire un arrêt cardiaque pour que ça s’arrête. Son impact est sur-puissant, je n’ai rien pu faire de tout ce que je voulais aujourd’hui.. Impossible de préparer ma valise avec joie pour mes vacances. Je suis restée sur mon lit à pleurer en écoutant de la musique.

18h. Il veut venir ce soir. J’ai mal. J’ai peur. Je me sens crucifiée.

22h. J’ai décidé de tout lui dire ce soir. Je vais essayer de lui faire comprendre ce que je ressens face à son attitude. J’espère qu’il va comprendre et redevenir le Léon que j’aime. J’espère parce que sinon je sais pas ce qu’il se passera mais je serai morte à l’intérieur.

J’arrête pas de pleurer.

J’ai peur de vivre ça toute ma vie sans réussir à partir. J’ai beau lui dire que je vais le faire, je sais pertinemment que j’en suis incapable. Je n’y arrive pas. Pourtant, je ne peux pas rester avec un homme qui me traite de folle toutes les deux semaines.

4 ans après j’aurais aimé écrire les mêmes choses qu’en 2012 dans mon journal intime. J’aurai aimé que Léon soit le même que quand je suis tombée amoureuse. J’ai envie de partir, de tout quitter, j’étouffe. Je voudrai partir avec mes copines. Rire, être insouciante. Savoir qui je suis. Au fond je ne l’ai pas oublié, je n’arrive simplement plus à l’être. »

Vous acceptez des relations sexuelles sans désir.

Janvier 2016.

« Nous passons une bonne journée mais le soir, tout s’écroule.

Alors que nous allions faire l’amour, il me fait un long discours comme quoi je suis moins sexuelle qu’avant. Nos rapports se passent toujours de la même façon et ça le frustre. Je le sais, mais quand j’essaie de changer les choses, il me prend les poignets et me dis de me laisser faire. Il est également lassé de mon manque de réaction lorsqu’il descend me faire plaisir. Il me vexe dans sa manière de parler. Je ne peux pas en placer une, et si je dis quelques chose, mon propos l’énèrve forcément.

Je suis d’accord que tout n’est pas idéal sexuellement. Depuis que j’ai pris du poids, je me sens moins sensuelle et j’ose moins. Je ne vais plus au dessus depuis sa remarque comme quoi il ne sentait rien. Ca m’a profondément fait du mal.

En 2013, il me traite de nymphomane. En 2014 et 2015, il me dit que je lui mets une pression sexuelle et qu’il se sent forcé. J’abandonne toute tentative de flirt, je n’engage plus les rapports, je le laisse venir à moi pour qu’il y aille à son rythme et ne se sente pas frustré et maintenant il me reproche mon manque d’énergie sexuelle.

Nous nous couchons énervé. Je ne parviens pas à m’endormir. Je lui en veux.

Je le trouve parfois trop exigent, trop envahissant. Ce besoin de tout commenter, tout contrôler me désespère. Quoi que je dise, quoi que je fasse, il me tombera dessus au moment où je m’y attend le moins. »

Vous répétez des cycles de ruptures et des réconciliations. Connaître de vraies ruptures, suivies de pardon et de retour ensemble, en oubliant les mauvaises attitudes. Donner une nouvelle chance et croire à des promesses vides qui ne deviennent jamais réalité.

Mercredi 30 Mars 2016.

On a décidé de se séparer avec Léon. Je ne suis plus amoureuse de lui. Du moins je le pense, car je suis complètement morte à l’intérieur. Je me sens vide. Je ne ressens plus rien. Je me sens mieux maintenant que je lui ai dit tout ce que j’avais sur le coeur. J’aimerai me révolter, mais il n’y a plus rien en moi. Plus de désir, plus de vie sexuelle, plus de complicité… Plus d’intérêt.

1 Avril 2016.

Bon. Bien sûr, on a pas tenu longtemps et on s’est remit ensemble.

Il me fait du chantage. Il me dit qu’il va lâcher ses études, qu’il va se suicider. Je me sens mal, coincée. J’ai pas le choix, je reste. Et puis, de toutes façons, je suis quoi sans lui ?

2 Septembre 2016.

Raisons pour lesquelles je devrais quitter Léon :

Il me fait me sentir illégitime.

Il me culpabilise de tout.

J’ai l’impression d’être une terrible personne.

Il n’y a plus de complicité.

On ne parle plus.

Il contrôle toute ma vie.

Je ne suis plus autonome.

Il n’y a plus de romance.

Il me rend malheureuse.

Je ne peux pas m’exprimer.

Je ne sais pas pourquoi il m’aime.

Je ne sais plus pourquoi je suis tombée amoureuse.

Je ne ressens rien.

4 Septembre 2016.

J’ai encore dis que je le quittais et je n’ai encore pas pu. Il veut se suicider, tout arrêter. Est-ce que j’ai le choix ? Je ne suis rien.

16 Septembre 2016.

Il m’a dit d’attendre avant de prendre une décision pour nous. Il m’a dit qu’il avait une surprise et que je devais attendre le mercredi de la semaine prochaine et faire mon sac. Ce mercredi là, dans sa voiture, j’ouvre une enveloppe et je vois une réservation d’hôtel pour Amsterdam. Il a conduit 9h et m’a emmené 4 jours à Amsterdam. J’ai adoré le voyage, c’était incroyable.

A partir de 2016, les tentatives de Léon pour me reconquérir deviennent de plus en plus extraordinaires. Alors que je me contentais auparavant de restaurants en amoureux, de soirées à prendre soin l’un de l’autre, désormais Léon m’emmène en voyage surprise pour me garder. Il doit sûrement sentir que j’essaie de le quitter de plus en plus souvent et que son chantage au suicide commence à s’essouffler. En 2016, il m’en met plein la vue. Cette année là nous allons en Grèce, en Hollande et nous passons le nouvel an en Angleterre.

2 commentaires

  1. Bonjour. Heureuse de découvrir par ce 1er article à l’écriture très qualitative tes émotions, expériences, traumatismes, vécus… Çà me rappelle ma relation avec un pervers narcissique, du 1er janvier 2013 à début 2014 puis de fin 2014 à début 2017. Car avant que sa sœur que j’avais trouvée sur les réseaux lors de la rupture de 2014, je ne savais pas, qu’il était un pn, ce que c’était, ni même que cela existait. Il faut vraiment que je prenne le temps de bien te lire. Douces pensées vers toi. Magali et sa bébé teckelle Loki, @andherunperfectworld ou @fille2flic et @lesperipetiesdeloki sur insta et autres réseaux @andherunperfectworld. Merci

    J’aime

Laisser un commentaire